Histoire
de Villerville

EPOQUE NEOLITHIQUE
Sur les terrains de la ferme de la Bergerie, se dressent trois mégalithes de 2,50 m de haut. Rien à voir avec les menhirs bretons sculptés dans le granit : ces « monuments » sont des blocs informes, provenant d’un banc de pierre  situé à 1 km, appelé poudingue ,ayant la propriété d’être très dur.
Tout près des menhirs, on a découvert plusieurs types d’outils en pierre polie.
Et régulièrement le soc de la charrue de la Bergerie déterre quelques ossements, le fermier les remet soigneusement en place, … en attendant des fouilles plus méthodiques !

SAINT ROCH
Saint Roch (1295 – 1326), Saint patron des villervillais, s’est battu contre la peste. En sauvant des pestiférés, il attrapa lui-même la maladie, c’est pourquoi on le voit régulièrement représenté avec son chien (léchant ses plaies) et son bâton.
Il fut canonisé au Conseil de Constance au début du XVe siècle, puis fit l’objet d’un dévouement universel.

L’Eglise Notre-Dame de Villerville abrite une statue en bois du XIXe siècle, représentant Saint Roch.

" La Fête de la Saint Roch " a lieu (depuis plus d'une centaine d'années) le dimanche vers le 20 août.
Animations toute la journée
Le soir : retraite aux flambeaux ; feux d’artifices ; bal en plein-air

THOMAS JEAN MONSAINT, Bienheureux martyr.
Né à la Ferme de la Bergerie d’une famille de fermiers, il est baptisé en l’Eglise Notre-Dame de Villerville. Il fait partie de ces prêtres qui ont refusé de renier leurs convictions pendant la Terreur. Emprisonné à Paris, il est exécuté le 2 septembre 1792. Le Pape Pie XI le canonise en 1926 et une plaque commémorative, scellée dans la tour du clocher de l’église, rappelle son sacrifice.
Le livre « La généalogie de Thomas Jean Monsaint » est en vente à l’association Thomas Jean Monsaint, 38 rue du Général Leclerc. 14113 VILLERVILLE. Tel : 02.31.87.20.02

AU TEMPS DES SEIGNEURS
Le château actuel fut construit en 1769 pour Messire Labbey de Gonneville. Curieux : le mur du potager comporte, tous les 80 cm, à une hauteur de 1,60m des os pris dans la maçonnerie et dépassant légèrement ! Il s’agit d’os de moutons, fournis par le seigneur, pour attacher les gaulettes maintenant les arbres fruitiers. Un os est imputrescible, alors que les attaches en fer rouillent, et le bois pourrit…
La Ferme du Château de Villerville est aujourd’hui une ferme d’agriculture biodynamique, et qui propose des spécialités laitières.

Un Village de pêcheurs

Jusqu’en 1850, la mer est la seule ressource de la commune.
Puisqu’on ne peut pas construire de port, les hommes construisent au XVIIe siècle des barques légères, à fond plat, pouvant être tirées sur le sable par les femmes à l’aide d’un cabestan .Pendant des siècles, grâce aux  « plattes » de Villerville, on va pêcher harengs, soles ou turbots. Mais de nombreux naufrages endeuillent le village : les Bénédictions de la Mer, en mémoire des péris en mer, sont le témoignage d’une grande ferveur collective.

Une autre pêche locale : celle des « guideaux ».

Des pieux de 2 mètres de haut sont plantés dans la moulière et des filets tendus verticalement les relient entre eux.
Les poissons sont pris au piège dans ces filets quand la marée descend.


La pêche aux moules est assez facile pour que les femmes et les enfants s’en chargent.
Ils détachent les moules du rocher avec un couteau ou un râteau de fer ; elles sont ensuite ramassées dans des paniers transportés à terre dans des « banneaux » tirés par des chevaux.

Autre pêche très courante à Villerville jusqu’à ces dernières années : la pêche à la crevette. A pied, les  « picoteux », munis d’un filet en forme de X, le « ravenet », s’enfoncent dans l’eau jusqu’aux épaules ; ils relèvent régulièrement leur filet et jettent étrilles et crevettes dans le panier accroché sur leur dos.

A partir de 1850: le rendez-vous des Artistes

Le chemin de fer amène les premiers touristes, amateurs de bains de mer et de campagne. Les hôtels et les villas de style augeron se construisent, alors que DEAUVILLE est encore un marais qu’on assèche…

De nombreux peintres parmi lesquels Daubigny, Butin, Mozin… séjournent à Villerville et il n’y a pas à Paris un salon de peinture sans qu’une toile ne rappelle la moulière de Villerville !
Les romanciers populaires Charles Deslys ou  Hector Malot décrivent le village de pêcheurs.
G.Fauré y passe ses étés, il improvise des concerts avec ses amis de passage, Messager, GOUNOD, ou C. St SAENS, pour tout le gratin de la côte… Il y compose « La Messe des pêcheurs de Villerville », créée à l’Eglise en 1882.
Des comédiens, aussi, viennent respirer le bon air de Villerville : la plus célèbre est Mistinguett qui vient jouer à la fermière à Cricqueboeuf…

UN THEATRE DANS UNE BALEINE !
A la belle époque, l’endroit chic après le bain est le Casino en bois, devant les planches de l’estacade.

En 1893, une baleine vient s’échouer sur la plage.
Le propriétaire du casino, le chansonnier Simon Max, l’achéte, négocie l’huile et le lard, et y installe un théâtre pouvant contenir 99 spectateurs.

On s’arrache les places dans le larynx, l’estomac ou l’abdomen du « Théâtre de la Baleine » !

Hélas, l’hiver suivant, la baleine, transportée au casino de Paris, disparaît dans un incendie.
L’HISTOIRE DU « SAINT-PIERRE » (1909)
Pendant une nuit de tempête, le 23 décembre, un trois-mâts venu de la Martinique vient finir ses jours sur la moulière de Villerville.

Or il transportait 1000 petits barils de très bon rhum…qui viennent s’échouer sur la plage.
Dès le lendemain, c’est  la ruée qu’on imagine … Pas un foyer de Villerville qui ne touche son baril ! On en trouve partout, cachés dans les caves, enfouis dans les jardins, amenés et repris par la marée…

Villerville sera parfumé au rhum tout l’hiver, et l’été encore !


Les livres…

« L’étonnante histoire de Villerville », Jacques CHEGARAY
« Le Mousse », Hector MALOT
« Images littorales du Calvados », 1850 – 1920, de Morny à Proust, de Mozin à Prinet », Archives Départementales du Calvados
« 
Edouard Dantan » 1848- 1897 par Mme de Juvigny

…sont disponibles à l’Office du Tourisme de Villerville.